Interview de Philippe Negrel
Chers freelances. Vous n’êtes pas seuls, la preuve, nous donnons la parole régulièrement à l’un(e) d’entre vous pour qu’il (elle) fasse profiter de son expérience et de son parcours. Voici aujourd’hui le témoignage de Philippe.
freego : Bonjour Philippe, que fais-tu dans ta vie ?
Je suis concepteur rédacteur freelance… si tenté que l’on soit défini par son travail. (sourire)
freego : Peux-tu nous expliquer comment tu en es arrivé là ?
Une lente maturation à vivre les choses selon ma nature... 25 ans d’agence, puis la création de ma petite entreprise durant 6 ans, puis la crise économique. Un ras-le-bol, le goût de la liberté et une rencontre lumineuse ont fait le reste : l’indépendance m’a tendu les bras.
freego : Quels sont les 3 avantages que tu trouves à la vie de freelance ?
D’abord, la gestion du travail : je redistribue mon temps comme je le souhaite. Ensuite, une certaine liberté d’agir et de penser. Être indépendant n’est pas un vain mot : c’est l’opportunité de privilégier la collaboration avec les personnes qui m’inspirent. La nature du travail m’importe moins que la qualité de la relation. Enfin, il y a cette idée d’être de passage : je ne suis pas attaché au même bureau. C’est une mobilité stimulante.
freego : Qu’est-ce qui te fait par moments regretter ta vie d’employé ?
Rien. C’est un vrai choix. Je dois en assumer les travers.
freego : Qu’est-ce qui est le plus difficile quand on est free-lance ?
Une forme d’inquiétude, de fragilité. C’est le prix de l’indépendance : on ne peut prévoir l’activité à plus d’une poignée de semaines. D’ailleurs, le mot indépendant est trompeur : on ne thésaurise pas. En travaillant seul, le seuil d’absorption est faible. L’indépendance, c’est dépendre de quelques dossiers par mois, avec une marge de progression faible.
freego : Comment as-tu connu Freego ?
Par ma collaboration avec l’agence Antigel, qui en est à l’initiative. À l’origine de Freego, il y a une vision de l’économie qui ne mise pas sur le bras de fer. La recherche de la performance n’exempte pas de la bienveillance, au contraire.
freego : Qu’est ce que Freego t’apporte dans ton métier ?
Travailler seul peut ressembler à un exil. Ma nature un peu « ours » n’arrange rien. Freego permet de quitter l’isolement dans lequel se trouvent certains indépendants et de trouver un soutien. Pour couronner le tout, je suis un handicapé des chiffres et de l’administratif !
freego : As-tu déjà consulté les fiches Freego ?
Oui je regarde. C’est un « maillon » entre l’entreprise et mon statut.
freego : Quelle est la pire phrase à entendre quand on est freelance ?
Que je n’ai pas le sens des réalités ! Bon, c’est un peu vrai… parfois.
freego : Ton meilleur souvenir de freelance ?
La rencontre, récente, avec une de mes idoles pour une campagne de com : le biathlète Martin Fourcade. Mon côté groupie !
freego : Le morceau de musique qui te fait te lever le matin ?
Une grâce absolue : Fly shadow fly, de Dhafer Youssef.
freego : Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Le silence. Je suis incapable de trouver une idée ou d’écrire dans l’agitation et le bruit. On est loin de l’image du créatif à 100 000 volts !
freego : Des travaux récents dont tu es fièr ?
Sourire… les prochains. Le meilleur est ce qu’il reste à faire, non ?
freego : On dit que les freelances sont freelances parce qu’ils ont une vraie passion à côté : quelle est la tienne ?
Non content d’avoir un petit vélo dans la tête, j’en ai aussi un dans mon garage, avec lequel j’aime m’échapper sur les routes. J’ai grandi dans une chambre tapissée de champions cyclistes. C’est un peu ma mythologie intérieure.
freego : Tu comptes rester freelance longtemps ?
Aussi longtemps que possible. Du moins, tant qu’il sera concevable de vivre dignement dans un pays que ne trouble ni la guerre, ni les secousses sismiques, ni la dictature du CAC 40 !
freego : Un dicton/une devise qui t’aide dans ton métier ?
Je citerai Drieu La Rochelle : « Je me trouve insuffisant un jour sur deux. » Ça me botte les fesses. Ces jours-là, je fais l’effort pour être à la hauteur !